La Haute-Loire vue par Antonin Sabot, un natif parti vivre à la ville

J'ai été touché par ce blog à propos de Mézères : il raconte comment vit un petit village bien de chez nous.

A travers plusieurs foyers, Antonin Sabot dépeint la période que nous vivons. Dans ces terres depuis longtemps habitées arrivent depuis une quinzaine d'années des gens venus de la ville ou d'ailleurs.
Ils aspirent à une qualité de vie, au contact avec la nature, au calme, aux paysages de moyenne montagne. Ils apprécient beaucoup de vivre dans ces coins splendides. Ils n'ont pas conscience de la méfiance atavique des autochtones. Ils n'ont pas non plus de dédain pour le monde rural, plutôt le contraire... Mais celui-ci s'ouvre rarement à eux. Je crois qu'il ne sait pas comment les accueillir, il ne sait pas découvrir (accepter?) un regard différent sur "ses" terres.
 
Ces portraits me touchent, sans doute parce que je peux m'y identifier. Débarqué en 2000 au Puy en Velay, j'arrivais moi aussi de la ville, Lyon et Saint Etienne. J'aime beaucoup le rythme de vie ici, me savoir entouré de ces forêts et de ces paysages bucoliques. J'aime ces petites parcelles de prairie non remembrées, n'en déplaise à la SAFER. Ce mélange de montagne et d'agriculture, de grand air et de vrais métiers traditionnels : charpentier, maçon, ferronnier...
 
Eux qui aiment l'agriculture et le travail, qu'est ce que ça leur fait de voir les prairies devenir improductives et transformées en lotissements ou en zones? Comment vivent-ils ce recul des terres cultivées? Et jusqu'où pouvons-nous nous passer de ces terres? Il faut bien en garder pour manger tout de même!
 
Souvent, je m'interroge lorsque nous devons construire dans de tels paysages : en avons nous le droit? Saurons nous ne pas leur nuire? Que peut-on leur apporter d'autre qu'une construction de plus? Comment éviter l'urbanisation de pareille beauté?
Je n'ai pas de réponses. Je n'ai que des doutes. Au vu des constructions récentes qui poussent un peu partout à l'entrée des villages, je crains beaucoup que nous ne soyons en train d'abimer notre Haute-Loire. De la dénaturer plus exactement.
J'aimerais que les gens s'en rendent compte. Les gens d'ici. Car très souvent, ils ont l'urbanisme de leur village entre leurs mains.

Paysage