Dix ans d'architecture saine et performante en Haute Loire

10 ans d'architecture saine et performante

L'atelier d'architecture Alexis MONJAUZE est né en juillet 2005.

Dix ans de pratique en suivant ce même principe : réaliser des bâtiments sains, confortables, performants, respectueux du vivant.

Pour quel résultat? Qu'avons nous appris ?

Nous avons rencontré tout type de clients. Certains sont investis sur les questinos de santé ou d'énergies renouvelables, d'autres s'interrogent, demandent à connaître ces questions d'environnement. Beaucoup sont désorientés par tant de messages contradictoires ou la multitude de labels. Dans la confusion, ils ne savent plus qui ou que croire. Comme eux, et avec eux, nous avons cheminé à travers cette jungle où le marketing écologique est passé maître. Au gré de leurs commandes nous avons donné forme à leurs rêves.

Nous avons réalisé plus de 30 bâtiments neufs, dont 28 sans chauffage central. Nous en avons rénové une centaine. Nous avons appris à rénover et isoler l'existant par dedans, par dehors, à couper les ponts thermiques, à prévoir des appareils économes et performants, à concevoir bioclimatique et passif.

Nous avons mis en œuvre diverses solutions pour construire écologique. Nous en avons approfondi certaines. C'est technique. C'est long. Il faut chercher au-delà des habitudes et de la publicité : visiter, échanger, mettre en cause...

Nous avons découvert qu'il y a des idées reçues sur les possibilités de l'éco-construction : l'autonomie énergétique, le surcoût attendu, l’innocuité des laines végétales... Il a fallu déchanter parfois. Mais la plupart des principes se sont vérifiés dans les faits : chauffage négligeable, ambiance douce, matériaux vivants, formes organiques aisées... L'éco-construction procède de la mise en oeuvre de matériaux simples, d'un savoir-faire artisanal, vivant. Non pas du prêt-à-l'emploi industriel, homologué et désincarné. Nous avons dessiné des bâtiments uniques et originaux, qui collent à un client et à un site, et aucun autres. Ils épousent ou miment le paysage. Les gens s'y sentent bien. Les retours d'expériences sont bons. Ils se répètent, donnent les pistes pour l'avenir.

Le "high-tech" est fragile et cher. Il vieillit vite. La plupart des équipements sont inutiles quand l'architecture est bien conçue : climatisation, domotique, verres spéciaux, gestion thermique par ordinateur... Toutes ces machines sont nécessaires quand les bâtiments sont calamiteux. Et notre époque en construit, c'est vrai, qui sont des fours en été ou des glacières en hiver. Parfois les deux. D'aussi piteux bâtiments sont inhabitables sans l'aide de machines sensées corriger ces défauts naturels. Elles coûtent cher, doivent être remplacées au bout de 10 ou15 ans, consomment de l'énergie... et parfois sans offrir de résultat satisfaisant. Ces bâtiments qu'on pouvait dire "modernes" en 1920 sont aujourd'hui à côté de la plaque. En 2016 le sens de l'histoire n'est plus là. N'en déplaise aux architectes, aux écoles d'architecture, aux fanatiques de Le Corbusier et du fonctionalisme.

La question d'aujourd'hui est l'efficience naturelle du bâtiment : elle nous permet de faire aussi bien que le high-tech sans avoir besoin d'équipements. Nous pouvons concevoir l'architecture en même temps que le comportement thermique et hygrométrique naturel, en même temps que l'ambiance sonore et lumineuse et atteindre le confort sans appareils, sans machines ou très peu. On peut connaître, quantifier et vérifier ces aptitudes avant de le construire : grâce à la modélisation numérique et aux études thermiques, nous allons vers des simulations de plus en plus précises. L'équipe formée par l'architecte et le thermicien, et la contribution des ordinateurs, sont ici décisives. En les dotant d'un "confort naturel", on peut débarasser nos constructions de ces machines chères, consommatrices, polluantes, qu'il faut entretenir, faire réparer puis changer tous les 10 ou 15 ans... alors qu'elles sont parfaitement inutiles.

Adieu chaudière, clim', centrale d'air, domotique, GTC etc... La part des fluides et du second oeuvre dans le coût d'une construction s'en trouve diminuée. Ce coût est ré-investi au profit du gros oeuvre, du clos-couvert et de l'isolation. On met l'intelligence dans l'enveloppe du bâtiment. A travers sa forme, on pose les bases de notre architecture efficiente : intégration dans la pente, débord de toiture, orientation et dimensions des baies et des pièces, parties chauffées et non chauffées, compacité...  On parachève ensuite avec le choix des matériaux.

Car l'efficience est aussi fonction des matériaux. On recherche à utiliser le moins d'énergie et de matières possibles pour faire un même bâtiment... On utilise les matériaux au meilleur de leurs caractéristiques. Selon qu'on recherche de la masse, de l'inertie, du déphasage, de la capacité hydrique, de l'isolation... on emploiera le matériau qui a les caractéristiques recherchées dans le budget convenu. Cela en adéquation avec la recherche du "confort naturel" de l'architecture d'une part, avec la maitrise de l'impact environemental d'autre part.

Les matériaux et les techniques prélèvent et polluent plus ou moins les ressources aturelles. L'efficience exclut de fait le gaspillage des ressources. Ainsi, nos chantiers nécessitent de moins en moins de carbone. Certains chantiers même stockent plus de CO2 dans leurs matériaux qu'ils n'en émettent. Avec les matériaux végétaux (que les technos appellent "bio-sourcés"), on peut avoir plus d'énergie contenue dans les matériaux qu'il n'en faut pour construire. Au lieu d'émettre des Gaz à effets de serre, on en préleve ; on épargne les ressources naturelles épuisables en recourant aux ressources renouvelables végétales. L'empreinte environnementale devient bénéfique. La voie s'ouvre vers le bâtiment passif à impact environemental positif.

Dans cette voie, les bâtiments ont peu d'équipements, peu de carbone, peu de complications, peu de normes. Les constructions sont saines parce qu'elles sont simples, et simples parce qu'elles sont économes en paperasserie. Il peut arriver qu'elles soient non conformes à une norme alors qu'elles font mieux. Souvent parce que les normes sont conçues pour les matériaux synthétiques et par les lobbys des fournisseurs d'énergie. La construction saine est une construction libre sur ce plan aussi bien que dans ses formes plus inspirées.

La courbe fait pleinement partie de cette architecture. Cette architecture a besoin d'une main qui dessine comme elle a besoin des mains qualifiées pour l'ériger. Elle a besoin de vrais artisans, non de "poseurs" ou de "carcassiers". Sa forte valeur ajoutée humaine est le pendant de sa faible valeur dépendances aux équipements.

Le métier d'architecte devient celui d'éco-architecte, quelques crans plus loin, plus léger, plus imprégné du respect du vivant et de l'avenir... Plus efficient et au global bien moins cher pour l'environnement. Cousin éloigné?...

Même si notre atelier entre dans sa 2ème décennie avec un brin d'expérience et quelques apprentissages, l'avenir n'est pas écrit. Il se chargera d'ailleurs de nous surprendre, de nous prendre à contrepied, comme il l'a toujours fait. Et c'est toujours pour notre bien!